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Ventilation non invasive à domicile : profil des sujets développant des effets indésirables chez une population tunisienne - 09/01/24

Doi : 10.1016/j.rmra.2023.11.136 
H. Rouis, C. Moussa, T. Chaima, J. Chayma, A. Khatta, I. Khouaja, I. Zendah, S. Maâlej, S. Abdenneji
 Pavillon I, hôpital Abderrahmane Mami, Ariana, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La ventilation non invasive (VNI) à domicile permet l’assistance au long cours des patients atteints d’une insuffisance respiratoire chronique avec une hypoventilation alvéolaire. Ce traitement nécessite un suivi et une réévaluation régulière afin de garantir l’efficacité.

Méthodes

Étude rétrospective menée au service de pneumologie Pavillon 1 à l’hôpital Abderrahmane Mami à Ariana. On a inclus les patients appareillés par une VNI à deux niveaux de pression pour une insuffisance respiratoire chronique (IRC). On a recueilli les données sociodémographiques, cliniques et le suivi de la VNI fait à la consultation externe. Les patients étaient évalués à 3 mois. Les patients étaient divisés en deux groupes : G1 incluant les patients développant des effets indésirables et G2 incluant les patients n’ayant pas développé des effets indésirables.

Résultats

Trente-huit patients étaient inclus, avec G1 : n=19 et G2 : n=19. Parmi G1, 13 patients ont développé un effet indésirable secondaire à la VNI, alors que 6 patients ont développé au moins deux. Les effets indésirables les plus fréquents étaient : la sécheresse buccale (5 cas), l’irritation oculaire (5 cas), l’escarre de l’arête du nez (4 cas), la distension abdominale (4 cas), une irritation cutanée (3 cas), et un épistaxis (2 cas). Aucune différence statiquement significative a été retrouvée entre les deux groupes en fonction de l’âge (G1 : 65,63 ans, contre G2 : 69,42 ans, p=0,341) et du sexe (p=0,056). Par contre, un mauvais niveau socioéconomique était corrélé au développement des effets indésirables (p=0,002). Les deux groupes étaient comparables concernant l’IMC, les comorbidités, le tabagisme actif et l’importance de l’intoxication tabagique. La sévérité de la dyspnée (moyenne de score en mMRC) avant la mise de la VNI est corrélée avec le développement des effets indésirables entre les 2 groupes (G1 : 2,95 mMRC, G2 : 3,42 mMRC, p=0,008) Pour les niveaux de pressions prescrites lors du traitement, une aide inspiratoire (AI) plus élevée était associée aux manifestations indésirables de la VNI (G1 : AI=15,79 cmHG, G2 : AI=12,79 cmHG, p=0,001), alors que l’on n’a pas remarqué une différence significative pour la pression expiratoire positive. L’observance était plus satisfaisante chez les patients du G2, avec une durée d’utilisation quotidienne de 4,72heures contre 7,95 chez G1 (p=0,032). Une corrélation était présente entre la non-observance et les manifestations indésirables de la VNI (p=0,003).

Conclusion

Le profil du patient mis sous VNI à domicile et développant des effets indésirables est celui d’un patient mal-observant, ayant un niveau socio-économique bas, un stade de dyspnée moins sévère, une aide inspiratoire plus élevée.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2023  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 16 - N° 1

P. 82 - janvier 2024 Retour au numéro
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